Les NFT ont-ils un avenir durable ? 🌎

Les NFT ont-ils un avenir durable ? 🌎

À l'heure où les NFTs créent le buzz sur internet et dans les communautés tech, l'utilisation de cette technologie soulève des problématiques environnementales importantes. Focus sur cette tendance aussi inquiétante qu'intrigante pour les années à venir.

NFT - qu'est-ce que c'est 🤔

Un NFT, ou non-fungible token (jeton non fongible) est un certificat numérique rattaché à un contenu, qui sert de titre de propriété exclusive à l’acheteur.

Basés sur la technologie blockchain, ces jetons permettent d'attester de l'authenticité d'un contenu ou d'un produit et font beaucoup parler d'eux depuis plusieurs mois.

Comment ça marche ?

La blockchain permet de réaliser les transactions digitales de manière transparente, simple et surtout, sécurisée. Chacune de ces transactions est assortie d’une "chaine de blocs" qui vont permettre de stocker toute la documentation relative à une vente.

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Un NFT permet de rendre un fichier numérique unique

Pour son propriétaire, un NFT permet de vendre un fichier digital comme il vendrait une œuvre physique. Pour un acheteur, il permet de soutenir un artiste, de collectionner des œuvres et de spéculer - car ces dernières peuvent avoir une valeur marchande et être échangées.

Les NFT, nés dans les jeux vidéo (avec par exemple des avatars ou des achats de parcelles virtuelles...) prennent désormais place dans de nombreux secteurs - et notamment l'art.
Peinture, vidéo, "meme", photo, film, fichier audio et même pièce de mode peuvent désormais être collectés et vérifiés comme authentiques grâce à cette technologie.

Selon le rapport d'Artprice, les ventes de NFT auraient atteint un record de 2,7 milliards de dollars entre 2020 et 2021.

L’œuvre digitale de Beeple vendue à 69,3 millions de dollars par Christie’s le 11 mars 2021 /AFP

Le côté obscur des NFT

Si on souhaite transformer un contenu digital en NFT, il faut passer par une étape appelée "minting" (traduit en français par frappe).
Cette phase consiste à copier un fichier numérique sur un serveur et créer ensuite un jeton cryptographique contenant un lien vers ce fichier sur une blockchain. Le créateur de l'œuvre originale peut aussi stocker l'information dans les métadonnées du NFT.
Ces opérations requièrent une consommation d'énergie considérable, ce qui pose de véritables questions sur l'impact environnemental de cette nouvelle pratique.

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Les NFTs vont de pair avec une consommation d’énergie considérable et donc, une empreinte carbone impossible à négliger puisque la production d’électricité reste très carbonée à travers le monde.

Selon Memo Akten, artiste visuel et professeur à l’Université de Californie à San Diego, la création d’une seule œuvre sur certaines plateformes de NFT émettrait jusqu'à 100 kg de CO2 dans l’atmosphère. Dans son article, il invite les utilisateurs de NFT à se questionner sur leur responsabilité vis-à-vis de l'empreinte carbone qu'ils génèrent en "consommant" des NFTs.

Les plus grosses plateformes qui permettent d’acheter de l’art numérique dont l’authenticité est vérifiée par un NFT comme OpenSea, SuperRare et NiftyGateway ne proposent aujourd'hui pas d'option écologique.

Mais pourquoi les NFT consomment-ils autant d'énergie ?

Plusieurs éléments se cachent derrière l'empreinte carbone des NFT :

  1. Tout d'abord, la plupart d'entre eux sont émis et stockés sur la blockchain Ethereum, qui utilise actuellement le protocole Proof-of-Work pour vérifier ses blocs de transaction.
    Ce processus nécessite une forte puissance de calcul pour valider les transactions, donc un matériel particulièrement énergivore pour les "mineurs".
  2. Les NFT apparaissent comme un danger pour l'environnement à cause de la vitesse à laquelle le marché se développe. En 2021, les transactions ont explosé avec des milliards de dollars de volume de transactions.
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On estime que tout au long de son existence, un NFT peut causer les mêmes émissions de carbone qu'une voiture parcourant 800 km.

Quelles solutions ?

Pour plusieurs entreprises et entrepreneurs, il existe pourtant des solutions.
Les options se dessinent petit à petit, même si elles sont encore timides et les experts du sujet recommandent notamment :

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Selon Jack Dorsey, PDG de Twitter : « la cryptomonnaie finira par être entièrement alimentée par de l’énergie propre, éliminant ainsi son empreinte carbone et favorisant l’adoption des énergies renouvelables à échelle mondiale »

Tout au long de l'année 2021, plusieurs projets de NFTs "verts" ont vu le jour en proposant des alternatives plus durables au processus Proof-of-Work.

OARO, une société canadienne (également présente à Madrid) a développé des "éco-NFT" qui ont besoin de moins d’énergie pour être créés et vendus. En effet, ces éco-NFT seraient alimentés par une plateforme blockchain de cloud privé, optimisée pour fonctionner à moindre coût en consommant moins d’énergie.

D'après OARO, un éco-NFT ne représenterait que 0,20 g de CO2, vs 48 kg pour un NFT "classique".

Cette solution pourrait être une alternative écologique qui permettrait aux marques de "créer des objets de collection numériques uniques et en édition limitée pour leurs fans.”

Tezos apparaît également comme une alternative durable aux marketplaces de NFT actuelles. Cette blockchain « verte » met en avant un mode de fonctionnement plus écologique grâce à un algorithme économe en énergie, un processus Proof-of-Stake.

OneOff est une plateforme de NFT qui a pour mission de connecter les fans de musique et les collectionneurs à tous les niveaux avec leurs artistes préférés. OneOff utilise la technologie Tezos qui permettraient d'utiliser "2 millions de fois moins d’énergie que les autres blockchains". Le secteur de la musique étant très fédérateur, la sensibilisation aux problématiques environnementales pourrait accélérer l'adoption des pratiques plus responsables.

Worldwide Asset Exchange (WAX) est une autre possibilité Proof-of-Stake qui assure utiliser moins de 0,00001% de l’énergie des blockchains Proof-Of-Work. Sa particularité ? La plateforme a lancé ses NFT de compensation de carbone en 2021. À chaque achat de NFT sur leur blockchain, de jeunes arbres seront plantés.

Une première ébauche d'un système un peu plus durable, même si de nombreux efforts doivent être faits pour créer un écosystème juste, accessible et respectueux de l'environnement.

Et la France dans tout ça ?

Pour le moment, nous n'avons pas encore identifié d'entreprise française qui développe des solutions NFT responsables vis-à-vis de l'environnement.

En revanche, plusieurs plateformes comme uTip ou Meta-fund.io proposent des systèmes plus inclusifs et solidaires grâce au don ou au crowdfunding.

Des modèles plus éthiques qui ouvrent la voie au changement de paradigme où la technologie soutien l'Humain, protège la planète et contribue à la création d'une société plus durable.

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